Le tour du monde des laines d’Hélène : Mets ton bonnet, c’est pas le Pérou !

Toi aussi tu croyais l’hiver mort et enterré aux premiers rayons revenus du soleil à peine dardant du matin qui, entre nous, se lève de plus en plus tôt, et se couche tout doucement de plus en plus tard ? Enfin disons entre le 20 mars, jours officiel de l’équinoxe vernal et donc du printemps, et le 25 mars jour officiel de l’heure d’été où il va falloir, à notre corps défendant, avancer toutes les horloges d’une heure et donc dormir une heure de moins ! J’en fatigue d’avance. Pas toi ?

Il n’empêche ! Ce n’est pas parce que c’est l’heure d’été au printemps qu’il se décide à arriver. Et il est encore des petits matins blêmes où que tu sois grand ou petit, si tu ne veux pas que le rhume te blâme, il faut enfiler écharpe et bonnet.

Je ne veux pas te taquiner mais je suis quasi certaine, foi d’Hélène, que tu ignores tout de l’Ile de Taquile (à prononcer Taquilé).
C’est une île perchée à presque 4 000 mètres d’altitude en  plein cœur du Lac Titicaca, mais côté péruvien.

Ça ne te dit toujours rien ?

Rien n’y a changé depuis des millénaires, et l’on y trouve ni voitures, ni vélos, ni hôtels ! Par contre les habitants autochtones de l’île portent encore un costume traditionnel qui, lui non plus, n’a pas varié. Et là, c’est le pompon, enfin avec ou sans pompon, on découvre qu’ils portent un bonnet que tu connais, le chullo ou ch’ullu en langue aimara-quechua. Oui. Le célèbre bonnet péruvien ! Celui que tu as adoré, celui qui t’a traumatisé, ce bonnet péruvien-là qui ne laisse personne indifférent.

Ah. Tu commences à comprendre pourquoi je te parle de l’île de Taquile ! C’est effectivement le berceau du bonnet péruvien.

Certains prétendent que le bonnet péruvien serait d’origine espagnol. D’autres, qu’il s’agit d’un accessoire pré-inca descendant du bonnet Wari. Et si souvent le bonnet varie, bien fol qui s’y fie !

Le principe est qu’il s’agit d’un bonnet en laine d’Alpaga qui descend jusqu’aux oreilles et des hauteurs de l’île Taquile, et qui les recouvre – les oreilles, et se termine en tresses, et dont le sommet – du bonnet, est en forme de cône. Mais ne se fume pas, les motifs et dessins psychédéliques qu’il représente suffisent à créer les conditions nécessaires à une ouverture d’esprit très colorée. Pour ceux qui savent les interpréter, ils expriment souvent le statut sentimental – célibataire, marié ou compliqué, de ceux qui les portent, ainsi que leur position sociale.

Enfin, tout cela est purement théorique quand on descend des hauteurs du lac Titicaca pour rejoindre les podiums de fantasques défilés de mode, ou les couloirs musicaux du métro, où le ch’ullu devient autant accessoire de mode kitch, que symbole d’un swag inimitable !

Alors, je te le dis gentiment, il va refaire frais, mets ton bonnet, même s’il ne vient pas du Pérou !
Et pour l’hiver prochain, une astuce d’avance, commence à tricoter le tien, avec tes propres symboles, à tes couleurs, avec ton message !
Fais ton Ch’ullu, c’est pas le Pérou !

Et pour commencer à t’entrainer, on a tout ce qu’il te faut pour commencer, mais aussi tout ce qu’il te faut pour te perfectionner !
Allez viens, tricote ton bonnet péruvien !

 

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